L'affaire mérite d'être examinée soigneusement, avec, en ce qui nous concerne, un seul souci : l'intérêt de notre pays, pour son industrie et sa défense. Et à cet égard, l'enthousiasme n'est pas forcément automatique, à moins de penser que, par principe, "ce qui est bon pour EADS-BAE est bon pour la France", comme l'on disait "What's good for General Motors is good for America".
Regardons la corbeille de la mariée, c'est-à-dire BAE. L'entreprise, qui pèse environ la moitié d'EADS, ne va pas bien. Qui le dit ? La bible de la City et de Wall Street, l'hebdomadaire The Economist, qui écrit "BAE is ailing", BEA est malade. A 95% ses activités se situent dans le domaine de la défense avec deux marchés principaux : les Etats-Unis (43%) et l'Europe (40%). Or, sur les deux rives de l'Atlantique, les dépenses militaires se contractent. BAE va donc entrer donc dans une zone de graves turbulences : rien à voir avec EADS (75% dans le civil, qui se porte bien) ou Dassault, qui a réussi sa conversion dans le civil (avions Falcon, système Catia).
Deuxième point. BAE est-elle une merveille technologique ? Regardons ses produits : l'Eurofighter ne passe pas pour la réussite aéronautique d