Sous le Haut-Empire, la société romaine est composée, pour l’essentiel, de deux catégories d’hommes : les esclaves et les hommes libres. Sous l’Empire Tardif, une troisième catégorie d’hommes se généralise : les colons.
Le colon, en latin colonus, se définit selon plusieurs caractéristiques : il s’agit d’un homme libre, et depuis l’édit de Caracalla de 212 apr. J-C, il est citoyen romain. Il se distingue des autres citoyens par le fait d’appartenir à la plèbe, c’est à dire au petit peuple, et d’habiter à la campagne. C’est ce que nous pourrions appeler un petit paysan.
Le colonat est attesté dès le Principat (27 av J-C – 285 apr. J-C) comme peuvent en témoigner plusieurs documents : dans le domaine juridique, ce statut est réglementé par de nombreux textes de lois, notamment la lex Manciana, promulguée par Vespasien et la lex Hadriana par Hadrien; des documents épigraphiques retrouvés en Afrique Romaine, dans la vallée de la Medjerba. Nous l’avons dit, il s’agit d’un homme libre. Il dispose du droit de transmettre sa charge à ses descendants et il doit au propriétaire de la terre le tiers de la récolte. Au cas où le colon disposait de la citoyenneté romaine, il pouvait, comme tous les citoyens romains, faire appel à l’empereur en cas d’injustice de la part du propriétaire de la terre percevant la récolte, ce que ne pouvaient faire ni les pérégrins, ni les citoyens latins, ni les affranchis. Ils sont alors une minorité parmi les habitants de l’Empire.
Leur statut évoluera au fil des siècles : à partir du règne d’Hadrien, l’Empire revêt un
caractère militaire de plus en plus défensif. Comme le territoire de l’Empire est devenu immensément vaste, les guerres de conquêtes se font plus rares, aussi rares que l’acquisition d’or et
d’esclaves obtenus sous formes de butin. Ceci, ajouté à l’affranchissement d’esclaves, phénomène essentiellement urbain, fait que les esclav