Le scandale éclate à la fin de l’été 2012. Le ministre annonce aussitôt la dissolution de cette unité d’élite chargée de la lutte contre le crime dans les quartiers Nord de Marseille. Le livre de notre collaborateur Frédéric Ploquin, dont nous publions les extraits, raconte par le menu l’enquête secrète menée pendant près d’une année par l’inspection générale des services (IGPN).
Notre grand reporter a rencontré tous les acteurs de l’affaire, dont il rapporte le témoignage. A commencer par celui qui a levé le lièvre, le préfet Alain Gardère, envoyé à Marseille par Nicolas Sarkozy en août 2011 pour tenter d’y enrayer la flambée de la délinquance, la guerre des gangs aussi où des caïds des cités s’entretuent pour le contrôle du marché des stupéfiants.
Frédéric Ploquin a surtout eu accès à toutes les pièces du dossier et, notamment, au compte-rendu des écoutes réalisées pendant des semaines dans les véhicules des policiers ripoux de la brigade anticriminalité. Des conversations dont la teneur en dit long sur l’état d’esprit qui régnait dans ces équipes, soupçonnés de se gaver sur le dos des voyous au lieu de combattre le crime.
Alors que l’enquête judiciaire se poursuit et que la Place Beauvau peaufine ses dossiers disciplinaires, la lecture de ces conversations montre que ces gardiens de la paix ne sont pas seulement suspectés de s’être payés sur la bête. Ils savaient visiblement à quelles portes frapper pour récupérer de la came et du