Certes, le style du Président François Hollande tranche heureusement avec la fébrilité permanente de son prédécesseur. Certes, quelques premières mesures prises par le gouvernement correspondent
aux promesses du candidat et marquent des inflexions bien nécessaires, bien que pour l’instant limitées, par exemple en matière d’éducation nationale.
Mais faut-il s’en tenir là ? La prestation télévisée du chef de l’État, le 9 septembre, fut révélatrice, non des débats nécessaires, mais des discours imposés en ce moment historique crucial. Il
est quand même incroyable qu’un entretien général sur la situation politique ait totalement ignoré la question européenne, alors qu’un traité majeur est soumis à la ratification de la France.
Comme si la crise économique et sociale, qui ravage le continent, n’était que le produit de la fatalité, comme si le « pacte budgétaire » n’était pas un choix politique alors que le gouvernement
s’apprête à le faire voter en menaçant de sanctions les parlementaires qui ne se soumettraient pas à la discipline du parti. Rien de nouveau malheureusement sur ce plan : la destruction
méthodique de la démocratie se poursuit.
Les Allemands ont au moins rappelé, par la voix de la Cour de Karlsruhe, que la Parlement est l’organe souverain, expression de la souveraineté populaire. Rien de tel en France. Le Parlement doit
s’aligner sur des organes européens de plus en plus secrets et se soumettre à leurs oukazes. Le Parlement n’est plus qu’une apparence de pouvoir.
Grace à ce tour de passe-passe, la rigueur est ainsi légitimée. Pas pour tout le monde d’ailleurs. Les
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