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Cercle Jean Moulin ®

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Co-Président d'Honneur Daniel Cordier, Secrétaire Particulier de Jean Moulin, Hubert Faure, membre des 177 du Commando Kieffer, membre d'Honneur Suzanne Escoffier, petite cousine et filleule de Jean Moulin Association Mémorielle Patriotique et Républicaine. cercle.jean.moulin71@sfr.fr 07 81 34 85 48


Jacques Gelin  L’AFFAIRE JEAN MOULIN. TRAHISON OU COMPLOT ?

Publié par cercle Jean Moulin sur 17 Juin 2013, 19:18pm

Catégories : #Jean Moulin

 

Gallimard, 2013, 595 pages, 24,90 €

vendredi 14 juin 2013, par Joël Drogland

 

 

Par « Affaire Jean Moulin », il faut entendre, une fois de plus, le contexte et les conditions de l’arrestation de Jean Moulin lors d’une réunion des responsables de la résistance en Zone sud, à Caluire, dans la banlieue lyonnaise, le 21 juin 1943. Des dizaines de livres et des milliers de pages ont déjà été écrits sur ce thème. Peu de questions font encore débat parmi les historiens.

L’auteur a pris le parti de nous raconter en détail l’évolution et les diverses étapes de son enquête, les questions qu’il s’est posé, les hypothèses qu’il a faites, les témoins et acteurs qu’il a rencontrés, les conversations qu’il a eues avec eux, les impasses et les étapes de sa recherche etc. Il se montre même conscient parfois de « la confusion engendrée pour le lecteur  » par une «  juxtaposition fastidieuse  ». Il n’est en effet pas toujours facile de se retrouver dans le maquis compliqué des chemins et des sentiers suivis par l’auteur qui a d’ailleurs anticipé les vertiges du lecteur en jugeant utile de terminer chaque chapitre, sauf le dernier, d’un paragraphe intitulé « En résumé ».

Dès les premières lignes de l’introduction l’auteur qualifie son enquête d’« interminable ». Il l’a commencée à la fin de 1985, deux ans après que Klaus Barbie ait était extradé vers la France, et achevée pour l’essentiel en 1988, puis l’a prolongée sur quelques points, après une éclipse, jusqu’en 2011. Il a bénéficié de l’aide active d’Antoinette Sachs qui avait été très proche de Jean Moulin et qui était convaincue de la trahison de René Hardy, l’un des responsables du mouvement de résistance « Combat, et de sa responsabilité dans l’arrestation de Jean Moulin, ainsi que « du soutien bienveillant et passionné  » de Claude Bourdet, un des membres importants du comité directeur du mouvement de résistance Combat, convaincu de l’innocence de René Hardy, et solide soutien de ce dernier durant ses deux procès. L’aide conjuguée de ces deux personnes a ouvert de nombreuses portes à Jacques Gelin qui a acquis une très solide connaissance du dossier par la consultation de tous les documents accessibles, y compris ceux des deux procès de René Hardy, et par la découverte au cours de son enquête de documents jusqu’alors inconnus.

Bref résumé des faits au coeur de l’affaire

Convaincu de l’importance de l’Armée secrète, l’état-major allemand avait créé un commando spécial destiné à la démanteler, commando installé à Lyon sous la haute main de Klaus Barbie. En mai-juin 1943, les arrestations s’étaient multipliées parmi les membres de la résistance et de l’Armée secrète. Partant de Lyon pour Paris le 7 juin 1943, dans la soirée, René Hardy, avait été identifié dans le train par un ancien membre du mouvement Combat, arrêté quelque temps plus tôt à Marseille et « retourné » par les Allemands. Il avait été mis à la disposition du SD de Lyon vers la mi-mai. Hardy avait été arrêté par la police allemande et emprisonné à Chalon-sur-Saône, le 8 juin à 2h du matin. Il avait été ramené à Lyon par Barbie en personne dans l’après-midi du 10 juin.

La suite de l’histoire différait beaucoup suivant que l’on appartenait à Combat ou aux amis de Jean Moulin. Pour ces derniers, le scénario était le suivant : menacé de voir sa fiancée, Lydie Bastien, prise en otage, Hardy avait accepté de travailler pour la Gestapo et avait été laissé libre de ses mouvements. Quelques jours plus tard, Jean Moulin avait décidé d’organiser une réunion afin de remplacer le chef de l’Armée secrète, le général Delestraint, arrêté à Paris le 9 juin. La réunion avait été fixée au lundi 21 juin dans la banlieue lyonnaise, à Caluire. Les Allemands, emmenés au lieu du rendez-vous grâce à Hardy, avaient arrêté les résistants, dont Hardy, Jean Moulin, Raymond Aubrac et d’autres.

Durant l’opération de Caluire, Hardy s’était évadé dans des conditions rocambolesques. Pour les tenants de sa culpabilité, il s’était tiré ensuite une balle dans le bras pour témoigner de sa bonne foi auprès de ses camarades résistants. Il avait été arrêté le jour même par la police française et hospitalisé. Sept jours plus tard il avait été livré, à leur demande, aux Allemands et transféré à l’hôpital de la Croix-Rousse. Le 3 août, il s’était à nouveau échappé dans des conditions tout aussi rocambolesques, puis avait rejoint Frenay en Algérie en juin 1944. Il l’avait suivi dans Paris libéré au ministère des Prisonniers, où il avait été arrêté le 12 décembre 1944, à la suite de la découverte d’un document allemand faisant état de sa trahison.

Un premier procès avait été organisé en 1947, à l’issue duquel Hardy avait été acquitté, au bénéfice du doute, ayant pu convaincre ses juges qu’il n’avait pas été arrêté dans le train dans la nuit du 7 au 8 juin. Au lendemain de son acquittement, la découverte, dans les archives

http://clio-cr.clionautes.org/spip.php?article4606#.Ub9GsfnWNtw

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