Comment calcule-t-on le coût des «opex» ?
Les «opex», comme disent les militaires, ce sont les opérations extérieures que conduit l'armée française à l'étranger : Afghanistan, Libye, Côte-d'Ivoire, Kosovo ou aujourd'hui Mali. Les responsables budgétaires n'en mesurent pas le coût, mais uniquement le surcoût. Pour une raison simple : les militaires qui sont envoyés au Mali auraient quand même perçu leur solde à la fin du mois s'ils étaient restés dans leur caserne. En revanche, lorsqu'ils partent en opex, ils touchent des primes particulières, dont l'indemnité de sujétion pour service à l'étranger (Isse). Concrètement, leurs soldes sont plus que doublées durant leur séjour de quatre ou six mois. Prenons un adjudant marié et père de jeunes enfants : sa solde passe de 1 900 € par mois à 4 800, soit une augmentation de 150 %.
Ces primes représentent environ la moitié des surcoûts. Dit en termes de gestion d'entreprise : la guerre reste une activité de main-d'œuvre et la masse salariale s'en ressent !
Pour les matériels, c'est un peu la même chose que pour les hommes. Les avions, les blindés, les hélicoptères ont déjà été achetés et ils auraient été entretenus et utilisés pour l'entraînement des troupes. Normalement basés à Saint-Dizier, les Rafale qui volent au-dessus du Sahel l'auraient fait au-dessus de la Champagne. La guerre use simplement un peu plus vite leur potentiel et peut abîmer quelques véhicules sur les routes africaines... C'est uniquement ce différentiel entre l'usage en temps de paix et l'usage en temps de guerre qui est comptabilisé.
Reste la question des munitions : évidemment, la consommation augmente lorsqu'on se bat ! Pour l'instant, ce n'est pas énorme : en dix jours, le nombre de frappes aériennes est resté très limité, à peine quelques