Quelle est votre appréciation des 100 premiers jours de François Hollande et du
gouvernement Ayrault ?
Par la force des choses, dans les premières semaines de l'entrée en fonction d'un nouveau
gouvernement, le jeu se situe essentiellement sur le domaine du symbolique. C'est essentiellement à partir de maintenant que la plupart des décisions annoncées sont susceptibles d'être
prises. A quelques exceptions près, comme notamment le relèvement du plafond du Livret A - décision significative qui affecte une masse importante de l'épargne au logement social- les actions ont été surtout d'affichage. Mais on sait combien les symboles sont importants en politique.
Quant à la suite, il me semble que le jeu est encore très ouvert, d'autant plus que le président de
la République s'est essentiellement cantonné, pour l'heure, à des déclarations de principe. De plus, lorsqu'on observe les gens qui constituent son entourage, on constate une assez grande
diversité des profils.
Pour ma part, je crois que ne pourront être considérées comme significatives que les mesures qui
porteront atteinte aux inégalités. Je pense en particulier à la mesure la plus facile et rapide à mettre en œuvre : la réforme de la fiscalité. Si la réforme fiscale promise est importante,
si elle marque un virage net, elle aura un caractère décisif. Elle donnera véritablement sa couleur au quinquennat.
Vous ne rejoignez donc pas les critiques virulentes du Front de gauche
?
Je me retrouve dans un certain nombre des thèmes chers au Front de gauche. Pour autant, je ne
partage pas la tendance à l'imprécation – parfois précipitée – de Jean-Luc Mélenchon. La manière tonitruante dont il exprime son désaccord a sans doute de bonnes raisons rhétoriques, mais je préfère être attentif à ce qu'il propose plus qu'à
ce qu'il dénonce. Il est plus utile et plus efficace de dire, de répéter,