L’Ecole primaire est, dans notre pays, le parent pauvre du « système scolaire » alors que les difficultés non surmontées par les élèves à ce premier niveau de formation sont difficiles – voire impossibles – à éradiquer ensuite. Quant à notre Université, elle n’a pas reçu, au sein des enseignements supérieurs, la considération nécessaire, alors qu’elle aurait dû constituer, comme ailleurs, le socle de notre développement économique et culturel (1,2).
Depuis de nombreuses années les compétences de nos élèves, évaluées à la sortie du Collège, se dégradent. Les gouvernements de droite ont récemment supprimé des emplois d’enseignant, réduit le taux de scolarisation des enfants de deux ans, désorganisé le temps scolaire. Mais les conséquences n’en ont pas encore été mesurées. En effet les dernières données (PISA), collectées en 2009, traduisent le niveau atteint par les élèves à l’issue de leurs douze années complètes de scolarité. La gauche, qui gouvernait alors qu’ils étaient à l’Ecole primaire, a sa part de responsabilité dans cette dégradation. Restituer les 60 000 emplois créés là où ils ont été supprimés au cours des dernières années n’offrirait de la sorte pas de perspectives de progrès.
Notre Collège est souvent considéré comme un maillon faible. Pourtant les comparaisons internationales établissent que notre pays est l’un des très rares pour lesquels la proportion de jeunes sortant du Collège sans disposer des compétences minimales attendues (20 %) (PISA) est inférieure à la proportion de ceux (25 %) (PIRLS) qui y rentrent déjà en difficultés. L’accent est donc bien à placer du côté de l’Ecole primaire. Une preuve : les travaux de recherche et les premières expériences conduites à Grenoble (1,2), que nous avons pu faire étendre à grande échelle en Martinique, établissent que de considérables progrès peuvent par exemple être réalisés en concentrant les effor