Trente-cinq Angevins du DL Génie appuient la force Serval dans la Cité des 333 saints. Une présence vitale pour l’armée française et les populations locales. Notre correspondant à Tombouctou, François Rihouay, les a vus à l'oeuvre. Il raconte.
Une lourde détonation se fait entendre dans les rues libérées de Tombouctou. Un attentat ?
« Non, c’est une explosion contrôlée. Nous détruisons les armes et munitions laissées en ville par les djihadistes », explique Yann, capitaine du DL Génie
d’Angers.
Engagé aux côtés des forces françaises au Mali, un détachement de spécialistes opère jour et nuit.
« Nous ouvrons la voie aux unités combattantes, nous déminons le terrain, nous réparons la piste de l’aéroport… », énumère Yann, qui aime à présenter ses « gars » comme « les anges
gardiens de l’armée française sur place. »
Si les 90kg d’explosifs cachés dans la tour de contrôle de l’aéroport de Tombouctou n’ont pas
explosé lors de l’arrivée des soldats, c’est grâce à eux. Et grâce à leur expérience. En Afghanistan, le Génie d’Angers a « beaucoup appris », au prix de la vie de certains des leurs.
« Ca marque », souligne le capitaine.
Voilà près d’un an que l’unité angevine était en « alerte guépard ». Au moment de son déclenchement
par le président de la République, le départ a été immédiat. Durée de la mission : indéterminée. « On a pris une heure de plus pour que tous les gars puissent embrasser leur famille avant
de partir », se souvient un responsable. Certains pourraient ne pas revenir, le risque est dans toutes les têtes. Mais beaucoup assurent que le métier est « une passion » et
reconnaissent un goût prononcé pour « l’action qui s’inscrit dans la durée ». Les populations locales apprécient.
Sur le fleuve Niger, en ce beau matin de jan