Les demandes d’absence pour fêtes religieuses sont assez anciennes et se réglaient en général facilement dans les entreprises ; mais la question devient aujourd’hui différente, parce que ces demandes se font plus massives. Il arrive même que certains employeurs, notamment dans les BTP, alignent, en période de Ramadan, les horaires de l’ensemble des salariés sur ceux adaptés pour les pratiquants musulmans.
Il y a désormais des demandes qui confinent à la revendication, comme l’installation de centres de prières. On observe aussi qu’il devient fréquent, sur certains chantiers, que les ouvriers se regroupent par liens communautaires au moment de la pause du déjeuner. On franchit encore un cran supplémentaire lorsque des hommes refusent de serrer la main des femmes, de leur parler, et, plus encore, de recevoir un ordre qui viendrait d’elles.
Certains salariés, qui ne demandaient jusque là rien pour eux-mêmes, commencent à revendiquer eux aussi : comme cette salariée d’une crèche ouverte 24h sur 24 et sept jours sur sept qui, devant la volonté d’une de ses collègues de travailler en arborant le voile islamique, a annoncé qu’étant elle-même catholique, elle ne viendrait plus travailler le dimanche.
Les chefs d’entreprise se demandent où cela va s’arrêter. De manière minoritaire certains refusent tout, d’autres acceptent tout, l’ensemble essaie de répondre au cas par cas, mais bien souvent l’entreprise n’est pas outillée pour répondre. Rien ne serait pire que de vouloir ignorer le problème. Et l’interviewé de conclure :
«C’est ce qui nous fait dire que les principes de discrétion, de neutralité, de laïcité, sont justement des principes