"A l'occasion de l'enquête administrative de commandement réalisée à la suite de l'accident, le 2 juillet 2008, de nombreuses munitions étaient découvertes irrégulièrement stockées dans un local réservé au GCOP, dont des munitions d'exercice à blanc, mais aussi six caisses renfermant notamment 5200 munitions de guerre cal 5;56 en vrac. De l'aveu général du GCP, ce stock provenait de reliquats grappillés par les membres du commando au cours de divers exercices de tir, et ce depuis plus de cinq ans.
Conformément à une pratique répandue dans les unités d'élite, ce dépôt clandestin avait été constitué, d'une part, pour éluder la lourde procédure militaire de réintégration de smuntions non-utilisées, d'autre part pour permettre aux membres du commando de disposer immédiatement pour certains exercices d'un supplément de munitions. A cette fin, à l'issue d'exercices de tir, les bulletins de mouvements des munitions, signés au GCP par le munitionnaire et le directeur du tir concernés, étaient mensongèrement renseignés, comptabilisant comme consommées des munitions en réalité non-utilisées et ainsi détournées.
Ce stock devait être toutefois replacé dans son contexte. Le 3ème RPIMa consomme de l'ordre de 500.000 munitions de guerre par an (et 35 millions par an pour l'armée de terre).
Selon l'enquête de commandement, la majeure partie des munitions saisies provenaient deperceptions faites à l'extérieur du 3ème RPIMa, le GCP étant souvent employé pour des missions au profit de la 11ème Brigade parachutiste.
La découverte d'un important stock illicite de munitions dans les locaux du GCP révélait un certain laxisme (...) Avaient été délibérément méconnues les consignes militaires permanentes et réitérées (...) La faute caractérisée consistait (...) à avoir favorisé dangereusement la dissipation des munitions de guerre et leur usage inadéquat".
Le document précise plus loin que "200 kilos" de munitions diverses ont été découvertes dans le local du GCP, qui se composait de 20 commandos.
Six militaires seront finalement jugés par le Tribunal correctionnel de Montpellier, sans doute à l'automne : le sergent Nicolas V