Trop vaniteux pour demeurer dans l'ombre, trop actif pour ne pas s'ennuyer dans cette réserve qui ne sied pas à son tempérament, persuadé qu'il est plus que jamais nécessaire à la France et au monde, il finit par oublier sans doute que le peuple n'a plus voulu de lui. Que sa défaite ait été moins cinglante que prévu ne change rien à l'affaire.
Il y a quelque chose de changé depuis le mois de mai dans notre démocratie. Les difficultés considérables que connaît notre pays sont incontestables et elles risquent de s'accroître si on suit les pronostics pessimistes des spécialistes éclairés. il n'empêche - et ce n'est pas rien - que l'air républicain est de meilleure qualité et que pour ma part, me regardant dans une glace chaque matin, je ne suis pas obligé de me dire catastrophé : «Mais quel président de la République ai-je contribué à élire !».
Il fallait que Nicolas Sarkozy manifestât sa présence. Entre ses vacances canadiennes, marocaines et méridionales et le silence, il lui convenait de s'immiscer et de crier haut et fort que François Hollande n'était pas à la hauteur et que lui, à sa manière, l'était. Il est comique de l'entendre implicitement railler le repos pris par son successeur quand lui-même, durant son quinquennat, ne cessait pas de nous asséner qu'il ne travaillait jamais plus pour la France que dans ses périodes (nombreuses) de détente. Que Nadine Morano ait éprouvé le besoin de poursuivre sur ce registre ridicule montre bien ce que vaut la polémique!