http://www.defense.gouv.fr/actualites/articles/un-sas-pour-decompresser
Depuis 2009, l’armée de Terre organise un séjour de trois jours à Chypre pour tous les militaires qui terminent leur mandat en Afghanistan. Ce sas de décompression les aide à repérer et à évacuer le stress provoqué par six mois d’engagement. Il permet ainsi un retour plus aisé auprès de leur famille et de la société civile.
Assis sur des transats, trois militaires en tenue de sport se détendent. Ils profitent du paysage qui s’offre à eux, celui de la mer Méditerranée. « C’est dingue il y a encore quelques heures, on était au milieu des montagnes. J’ai du mal à réaliser que dans un jour nous serons de retour en France », s’exclame l’un d’eux. Ces militaires sont de passage pour trois jours au sas de fin de mission de Chypre, après leur engagement en Afghanistan. Ils sont 76 militaires à être arrivés au milieu de la nuit dans cet hôtel de luxe de Paphos, situé au sud-ouest de l’île de Chypre.
Développé en juin 2009, au profit des unités françaises engagées en Afghanistan, le sas de fin de mission est un des éléments du soutien psychologique mis en œuvre par l’armée de Terre. Il a été progressivement élargi aux composantes interarmées. « Le retour à la vie ordinaire peut être brutal, après six mois d’engagement intensif en Afghanistan », explique le lieutenant-colonel Moynard, chef du Groupe de Soutien du sas de Chypre. « Ce sas a pour mission de désactiver les mécanismes de combat, réguler le stress, et détecter les militaires en difficulté, susceptibles de souffrir par la suite de troubles psychiques. L’objectif est qu’ils se reposent et se détendent.» « Il s’agit d’une véritable préparation au retour », poursuit le chef de bataillon Frère, psychologue de la cellule d'intervention et de soutien psychologique de l'armée de Terre (CISPAT). « Apprendre à décompresser et retrouver un quotidien de paix sans les automatismes de la guerre. » Depuis sa création, environ 13 000 soldats ont déjà bénéficié de ce séjour.
Les militaires, en tenue décontractée, se mélangent avec les touristes britanniques ou russes en vacances à l’hôtel. Répartis en petits groupes, ils se rendent aux différentes activités obligatoires. Un des groupes se rend au débriefing de fin de mission, mené par un psychologue militaire. « Nous les incitons à verbaliser les difficultés qu’ils ont pu vivre au cours de leur mission en Afghanistan. Un certains nombre se remettent en question, développent un sentiment de honte », raconte le chef de bataillon Frère. « A travers les discussions que nous avons avec eux, nous essayons de redonner du sens à leur mission. Ils ont participé à quelque chose d’exceptionnel. » Des entretiens individuels sont également proposés aux militaires qui le souhaitent.
Les militaires bénéficient a